Spécialité de la main
Ablation de matériel
Pourquoi faut t‘il enlever le matériel ?
Plusieurs raisons conduisent à l’ablation de matériel dont voici les principales :
- En premier lieu, le matériel peut tout simplement être à l’origine de douleurs ou de gênes, de part son contact avec des muscles, des nerfs ou sa proximité sous cutané. Le traitement médical maximisé proposé ne soulage plus vos douleurs et/ou vous présentez une gêne fonctionnelle importante.
- Le matériel peut également être douloureux malgré sa profondeur plus ou moins importante par conflit avec d’autres structures telles que les tendons.
- Il peut risquer de gêner la poursuite de la rééducation ou le gain d’amplitude articulaire, on peut donc être amené à devoir le retirer car celui-ci risque de gêner la poursuite de la rééducation ou le gain d’amplitude articulaire.
- on peut tout simplement le retirer car il risque hypothétiquement de gêner une intervention future : prothèse ou autre ostéosynthèse liée à une nouvelle fracture etc.
- Enfin il arrive que du matériel soit seulement posé provisoirement, comme les broches d’arthroryse, nécessitant donc une ablation précoce.
Quelle peut être l’évolution si je garde mon matériel ?
Avec le temps différentes évolutions sont possibles et dépendent principalement de l’endroit où se trouve le matériel.
Par exemple au niveau de la clavicule, la plaque se retrouvant souvent juste sous la peau, elle peut très rapidement devenir douloureuse notamment dans la réalisation des gestes de la vie courante.
Au niveau de la main ou du poignet les broches libres présentent souvent un risque de migration et de rupture tendineuse par frottement nécessitant fréquemment leur ablation.
Au contraire une plaque antérieure de poignet, mise en place lors d’une fracture de ce dernier, peut très bien être laissée en place toute une vie, si celle-ci ne présente aucune gêne.
En revanche, il est à noter qu’en cas de nouvelle fracture de l’avant-bras, ce matériel peut être à l’origine de difficultés techniques supplémentaires pour l’opérateur.
Faut-il faire des examens ?
Oui, il est plus que nécessaire de faire des examens.
En premier lieu, différents clichés radiologiques doivent être pratiqués afin de préciser le type de matériel d’ostéosynthèse, le nombre de broches, de vis, de plaque etc…
Dans un second temps, il se pose la question de la consolidation, en effet lorsqu’il s’agissait d’une fracture il faut avant tout s ‘assurer de la consolidation de l’os. Pour cela le chirurgien aura parfois recours au Scanner avant de vous retirer le matériel d’ostéosynthèse.
Notons qu’en général le matériel n’est pas retiré avant un délai de 18 à 24 mois.
Quels éléments sont nécessaires pour me faire opérer ?
Comme pour toute intervention chirurgicale, un bilan complet ainsi qu’une consultation anesthésique seront nécessaires.
Si votre intervention initiale n’a pas été pratiquée par un des chirurgiens du Centre Ostéo-articulaire, le Dr Sébastien EL-SAÏR aura impérativement besoin du compte rendu opératoire de l’intervention ayant conduit à la présence du matériel que vous souhaitez faire retirer.
Sans ce compte rendu opératoire, le Dr Sébastien El-SAÏR ne pourra vous garantir son extraction complète. Ceci augmente le risque de voir votre matériel d’ostéosynthèse non retiré à la suite de l’intervention.
En quoi consiste la chirurgie ?
Elle sera réalisée sous anesthésie locorégionale ou générale selon la localisation et/ou votre entretien avec l’anesthésiste.
La plupart du temps, la cicatrice initiale est reprise à l’identique, cependant lors de l’ablation de « clou » d’ostéosynthèse, il est souvent nécessaire d’agrandir la voix d’abord existante.
En effet les clous ou les vis sont généralement mis en place en per cutané par des incisions infra-centimétriques mais leurs retraits nécessitent une incision plus importante.
Quelles sont les suites opératoires ?
Le jour même vous repartirez avec : votre arrêt de travail, avec vos ordonnances de médicaments, de soins de pansements, de rééducation ainsi qu’avec votre prochain rendez-vous auprès du chirurgien (si celui-ci est indisponible vous rencontrerez l’un de ses confrères habilités à vous surveiller).
Les consignes qui vous seront remises (à vous et à votre kinésithérapeute) devront impérativement et strictement être respectées. Ces consignes sont essentielles pour assurer une bonne cicatrisation.
Par conséquent, il est nécessaire de prévoir correctement votre intervention afin de pouvoir organiser aisément votre rééducation sans quoi vous risqueriez d’avoir fait tout cela pour rien.
Par ailleurs la fréquence de changement des pansements vous sera précisée sur les ordonnances, celle-ci est relative à la localisation de l’opération effectuée.
Deux consultations post-opératoires sont à prévoir, à 6 semaines et à 3 mois après l’intervention pour un contrôle radio clinique.
Quelles sont les complications possibles ?
Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complication secondaire. Toute décision d’intervention doit être prise en connaissance de ces risques. Le chirurgien se doit de vous avoir informé.
Complications communes à la chirurgie du membre supérieur
- Infection nosocomiale : elle est rare et se maîtrise aisément lorsque le diagnostic est précoce. La prise d’antibiotiques associés à une nouvelle intervention est parfois nécessaire.
- Hématome : le diagnostic doit être précoce et la reprise chirurgicale est également parfois nécessaire. La mise en place fréquemment de glace en post opératoire quatre fois par jour limite sa survenue. Pour diminuer l’œdème, pensez à bien surélever dès que possible votre main et ne pas la laissez pendre en permanence. Dans le bras l’hématome a tendance à glisser vers le bas et rendre tout le membre supérieur bleu
- Syndrome douloureux régional complexe (anciennement algodystrophie)
Il s’agit d’un « dérèglement » de la douleur alors qu’il n’y a aucun problème sous-jacent. Sa manifestation est indépendante du type de chirurgie et peut survenir même après une simple immobilisation ou un simple traumatisme. La main devient gonflée, douloureuse et s’enraidit progressivement. L’évolution peut être très longue. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, raideur des doigts et /ou du poignet, parfois de l’épaule). Le traitement est difficile et fait appel à des produits spécifiques et à la rééducation
- Accident d’anesthésie : du plus simple au plus grave, y compris le décès.
Quelles sont les complications spécifiques aux ablations de matériel ?
Complications spécifiques à l’ablation de matériel d’ostéosynthèse
- Atteinte d’une structure noble au voisinage : lors de la dissection de la capsule une lésion rare mais possible d’un élément noble comme un tendon, une artère ou un nerf est possible. Ce risque est possible mais rassurez-vous il est très rare.
- Douleurs cicatricielles : par inflammation ou irritation des branches cutanées nerveuses autour de la cicatrice et/ou par synovectomie articulaire. En général, ces problèmes disparaissent au bout de quelques semaines.
- Bris de matériel
- Limaille de fer
Certains éléments du matériel d’ostéosynthèse peuvent parfois être laissés en place car ceux-ci sont « foirés» au niveau du pas de vis, ou encore quand leurs ablations deviennent plus risquées que bénéfiques.