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Spécialité du coude

Compression nerf ulnaire

Nom de l'opération

Neurolyse ulnaire

Durée d'hospitalisation

Ambulatoire

Durée de l'arrêt de travail

De 15 jours à 30 jours selon la profession

Type d'anesthésie

Locorégionale seul le bras est endormi

Suite opératoire

Ablation des boucles du surjet à 15 jours après l’intervention Soins de pansement tous les deux jours Pas de rééducation

Durée d'intervention

60 mn

Le syndrome canalaire cubital au plis du coude, qu’est-ce que c’est ?

L’articulation du coude fait intervenir trois os : l’humérus, qui relie l’épaule au coude, l’ulna (anciennement appelé́ cubitus) et le radius, qui relient tous deux le coude au poignet. 

Le nerf ulnaire (aussi appelé́ nerf cubital) passe tout au long du bras et ses branches atteignent les quatrièmes et cinquièmes doigts de la main. 

Il véhicule à la fois des informations de mouvement du cerveau vers les muscles et des informations de sensibilité́ (chaud, froid, douleur…) de la peau vers le cerveau. 

Au niveau du coude, le nerf ulnaire trouve son chemin dans un creux formé entre une bosse de l’humérus vers l’intérieur du coude (épitrochlée ou épicondyle médial) et une portion de l’ulna appelée olécrâne. 

On appelle ce creux la gouttière épitrochléo- olécrânienne, ou plus communément le sillon du nerf ulnaire. 

Mais qu’est-ce qui est responsable de ce syndrome ?

Dans le cas d’un syndrome ulnaire (cubital), le nerf ulnaire est comprimé et ne peut plus fonctionner correctement. 

Le plus souvent il est gèné par l’épaississement d’une sorte de bandelette résistante qui le maintien dans le sillon : la bandelette aponévrotique épitrochléo- olécrânienne. 

Plus rarement, d’autres éléments sont en cause : le passage du nerf sous un muscle ou une boule formée par des cellules du nerf qui se multiplient anormalement (on parlera ici d’une tumeur nerveuse)… 

Quelle peut être l’évolution ?

La compression du nerf se manifeste par des paralysies des petits muscles des doigts : ainsi vous avez du mal à saisir un objet entre le pouce et l’index par exemple. 

Vous perdez progressivement la sensibilité́ des quatrièmes et cinquièmes doigts de la main. Parfois, vous ressentez de petites douleurs et/ou fourmillements. 

Les traitements médicaux sont généralement peu efficaces. Votre chirurgien vous propose une opération des lors que votre symptomatologie évolue depuis longtemps et sans amélioration depuis le début d’un traitement médical. 

Quand la compression évolue depuis longtemps, on voit apparaitre une amyotrophie, c’est à dire une perte du volume du muscle. A terme on observe même une involution graisseuse, c’est à dire une transformation du muscle en tissu graisseux. Généralement à ce stade le regain de force est beaucoup plus difficile car le processus de transformation de muscle en graisse est irréversible.

Il est aussi important de rechercher cliniquement une instabilité du nerf ulnaire. En effet celui-ci peut parfois se luxer en avant et présenter une impotence fonctionnelle majeure et douloureuse.

Faut-il faire des examens ?

Oui ! Il vous faut réaliser un électromyogramme (EMG). Cet examen est destiné à enregistrer l’activité électrique de vos nerfs. Un EMG va permettre d’affirmer la compression et d’en caractériser l’atteinte. Par ailleurs il permet de rechercher d’autres troubles parfois associés.

Un EMG normal n’exclut pas le diagnostic. L’échographie par un examinateur entrainé est elle aussi, un excellent examen de dépistage.

L’instabilité du Nerf ulnaire peut également être bien mise en évidence à ce moment-là.

Alors en quoi consiste le traitement au départ ?

Le premier axe est un traitement médical associant du repos, des antalgiques, éventuellement des anti inflammatoires et une attelle à porter la nuit.

En quoi consiste la chirurgie ?

Celle-ci n’intervient qu’en cas d’échec du traitement médical maximisé.

En cas d’opération, votre chirurgien va retirer ce qui comprime le nerf pour le libérer. On parle alors de neurolyse. 

Dans la plupart des cas, il s’agit d’un épaississement de la bandelette qui ferme le sillon. 

Le chirurgien ouvre alors le coude sur une dizaine de centimètres, puis retire un petit bout de cette bandelette. 

En général cette opération dure environ 60 minutes.

Quels résultats attendre ?

Les récupérations motrices et de sensibilités sont extrêmement variables d’un individus à l’autre et même d’un coté à l’autre (droite/gauche), elles sont notamment fonction du degré d’amyotrophie et de vos antécédents  médicaux (diabète, etc. …).

Cette intervention chirurgicale est essentiellement destinée à stopper l’avancée des effets de la maladie et d’éviter une aggravation irréversible des symptômes.

Certaines pertes de sensibilités sont irréversibles.

Quelles sont les suites opératoires ?

Vous rentrerez chez vous le jour même (intervention en chirurgie ambulatoire), le lendemain, ou quelques jours après si le chirurgien a dû vous retirer un fragment d’os au niveau de l’épitrochlée (appelé épitrochléectomie). 

La reprise du travail se fait à date variable, elle est fonction de votre métier et du type de chirurgie qu’il a été́ nécessaire de pratiquer. Ainsi la reprise de votre activité peut varier de quelques jours à quelques semaines en cas de métier manuel. 

Toute activité sportive ne pourra être raisonnablement reprise qu’à partir de 3 mois. 

Vos capacités de mouvement pourrons être retrouvée rapidement, mais votre sensibilité pourra elle s’améliorer sur plus d’une année.

Quelles sont les complications à redouter ?

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires. Toute décision d’intervention doit être prise en connaissance de ces risques et dont le chirurgien vous a tenu informé.

Complications communes à la chirurgie du membre supérieur

  • Infection nosocomiale : elle est rare et se maîtrise aisément lorsque le diagnostic est précoce. La prise d’antibiotiques associés à une nouvelle intervention est parfois nécessaire
  • Hématome : le diagnostic doit être précoce et la reprise chirurgicale est également parfois nécessaire. La mise en place fréquemment de glace en post opératoire quatre fois par jour limite sa survenue. Pour diminuer l’œdème pensez à bien surélever dès que possible votre main et ne pas la laissez pendre en permanence. Dans le bras l’hématome a tendance à glisser vers le bas et rendre tout le membre supérieur bleu
  • Syndrome douloureux régional complexe (anciennement algodystrophie) : il s’agit d’un « dérèglement » de la douleur alors qu’il n’y a aucun problème sous-jacent. Sa manifestation est indépendante du type de chirurgie et peut survenir même après une simple immobilisation ou un simple traumatisme. La main devient gonflée, douloureuse, et s’enraidit progressivement. L’évolution peut être très longue. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, raideurs des doigts et /ou du poignet, parfois de l’épaule). Le traitement est difficile et fait appel à des produits spécifiques et à la rééducation
  • Accident d’anesthésie : du plus simple au plus grave, y compris le décès.

Complications spécifiques à la neurolyse du nerf ulnaire

  • Atteinte d’une structure noble au voisinage : lors de la dissection du nerf il est rare mais possible d’atteindre une artère ou une branche sensitivo-motrice. Une atteinte du nerf ulnaire est également possible. Ce risque doit être connu mais rassurez-vous il est très rare.
  • Récidive de la compression : On discute alors de l’opportunité de réintervenir, en sachant que l’indication est posée sur la gêne ressentie par le patient. Car cette récidive est rare.
  • Instabilité ulnaire : lors de la libération, il est possible que le nerf soit « trop » libéré. En effet comme nous vous l’avons expliqué ces arcades fibreuses sont destinées à maintenir le nerf dans la gouttière épitrochléo olécranienne. Trop libéré le nerf peut parfois se sub-luxer en avant au contact de l’épicondyle médiale. Si cette sensation vous gène, pareillement nous pouvons discuter d’une transposition antérieure de votre nerf
  • Perte de sensibilité dans une zone « gâchette »
  • Cicatrice inesthétique : Elle est rare et prévenue au mieux par réalisation dans la mesure du possible d’un surjet intradermique.
  • Douleurs cicatricielles : par inflammation ou irritation des branches cutanées nerveuses autour de la cicatrice et/ou par synovectomie articulaire. En général, ces problèmes disparaissent au bout de quelques semaines.