Spécialité de la main
FRACTURES DE LA MAIN
Une Fracture qu’est-ce que c’est exactement ?
Les fractures des phalanges, des métacarpes, des os du carpe ou du poignet sont parmi les traumatismes les plus fréquents et offrent une grande diversité anatomopathologique.
Nul ne peut ignorer le grave retentissement fonctionnel que ces fractures peuvent entraîner par le biais de l’œdème, d’adhérences entre le tendon et l’os, de raideurs articulaires ou de consolidations en position vicieuse.
Le but de leur traitement est donc d’assurer une consolidation en position anatomique tout en autorisant une mobilisation de la chaîne digitale la plus précoce possible.
Dans la grande majorité des cas, ce but peut être atteint par le seul traitement orthopédique, c’est à dire grâce un plâtre ou une attelle thermo moulée, qui loin d’être un abandon thérapeutique, exige au contraire une grande rigueur dans sa réalisation et dans son suivi afin d’obtenir un résultat optimal.
Mais qu’est-ce que l’ostéosynthèse ?
L’ostéosynthèse, c’est le recours à la chirurgie. Quand elle est envisagée, la chirurgie doit avoir pour ambition de supplanter le traitement orthopédique en termes de stabilisation du foyer de fracture mais aussi en terme de durée d’immobilisation et de complications potentielles. La grande variété des techniques d’ostéosynthèse permet, en fonction de la topographie de la fracture, de choisir au mieux la solution la plus adaptée à la lésion mais aussi aux éventuelles lésions associées.
Les complications liées directement à la fracture comme : des cals vicieux (consolidation en mauvaise position) et des pseudarthroses (non consolidation à 6 mois) sont à prendre en considération avant de se faire opérer.
Comment Vais-je être opéré et avec quel matériel ?
Sauf en cas de complications l’opération doit se dérouler sous anesthésie loco régionale : seul votre bras est endormi.
Lors de l’opération de la fracture plusieurs éléments chirurgicaux peuvent être utilisés comme des ancres, des broches, des vis ou des plaques.
La décision d’utiliser une technique plutôt qu’une autre peut changer pendant l’intervention. En effet lors de l’opération, le docteur Sébastien EL-SAÏR peut faire évoluer la technique sélectionnée en fonction des difficultés qu’il rencontre. L’objectif étant toujours d’obtenir une réduction la plus anatomique possible mais aussi la plus stable et qui autorisera une rééducation rapide.
Faut-il faire des examens ?
Lors de la première consultation avec le chirurgien vous avez en principe déjà des examens radiologiques standard; cependant en fonction de la complexité de la fracture il est parfois nécessaire d’avoir recours à des examens supplémentaires comme l’échographie ou le scanner.
Par la suite votre surveillance nécessitera également une surveillance radiologique plus ou moins rapprochée.
Alors en quoi consiste le traitement médical ?
Appelé traitement orthopédique, il n’est en aucun cas un traitement d’abandon.
Le traitement médical consiste en la confection d’une orthèse thermo moulée spécifique à l’atteinte et associé à un suivi étroit par votre praticien.
Un traitement orthopédique peut éventuellement évoluer vers une prise en charge chirurgicale dans un second temps en cas de déplacement de la fracture
Pourquoi suis-je opéré ?
Plusieurs raisons peuvent justifiée une opération.
- Si le traitement orthopédique ne peut pas être mis en place, afin de garantir une bonne consolidation ou le rétablissement au mieux de votre anatomie, alors l’acte chirurgical est recommandé.
Voici un ensemble de raisons pouvant conduire à la chirurgie :
- L’existence d’un trouble de l’enroulement des doigts : les doigts se chevauchent.
- L’existence d’un trouble de l’axe du doigt : un doigt est tordu (clinodactylie)
- Le déplacement est trop important et ne permet pas une consolidation ou ne la permet en bonne position.
Dans ces cas de figure, la chirurgie permet une mobilisation et une rééducation plus rapide pouvant faire espérer une meilleure récupération suite à l’opération.
Si je suis opéré, en quoi consiste la chirurgie ?
Sauf en cas de complications l’opération doit se dérouler sous anesthésie loco régionale : seul votre bras est endormi.
Lors de l’opération de la fracture plusieurs éléments chirurgicaux peuvent être utilisés comme des ancres, des broches, des vis ou des plaques.
La décision d’utiliser une technique plutôt qu’une autre peut changer pendant l’intervention.
En effet lors de l’opération, le docteur Sébastien EL-SAÏR peut faire évoluer la technique sélectionnée en fonction des difficultés qu’il rencontre. L’objectif étant toujours d’obtenir une réduction la plus anatomique possible mais aussi la plus stable et qui autorisera une rééducation rapide.
Quelles sont les suites opératoires ?
Le jour même vous repartirez avec : votre arrêt de travail, avec vos ordonnances de médicaments, de soins de pansements, de rééducation ainsi qu’avec votre prochain rendez-vous auprès du chirurgien (si celui-ci est indisponible vous rencontrerez l’un de ses confrères habilités à vous surveiller).
Les suites opératoires des fractures de la main, du carpe et du poignet sont toujours longues voire très longue comparées à d’autre fractures.
Une rééducation longue en séances rapprochées, soigneuses et spécialisées sont nécessaires.
Le binôme formé par le patient et son kinésithérapeute représente à lui seul plus de 50%du résultat fonctionnel final.
Pour ne pas compromettre une bonne ostéosynthése il est important de bien respecter les consignes d’immobilisation, de ne pas porter de charges lourdes et d’éviter toute autres mouvements pouvant nuire à une bonne consolidation de la fracture.
Fréquemment des raideurs et des gonflements perdurent durant 6 mois environ et peuvent parfois rester définitif.
Les soins de pansements sont quasi quotidiens et la rééducation doit commencer rapidement.
Quelles sont les complications à redouter ?
Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complication secondaire. Toute décision d’intervention doit être prise en connaissance de ces risques, dont le chirurgien se doit de vous avoir informé.
Complications communes à la chirurgie de la main
- Infection nosocomiale : elle est rare et se maîtrise aisément lorsque le diagnostic est précoce. La prise d’antibiotiques associés à une nouvelle intervention est parfois nécessaire
- Hématome : le diagnostic doit être précoce et la reprise chirurgicale est également parfois nécessaire. La mise en place fréquemment de glace en post opératoire quatre fois par jour limite sa survenue. Pour diminuer l’œdème pensez à bien surélever des que possible votre main et de ne pas la laissez pendre en permanence.
- Syndrome douloureux régional complexe (anciennement algodystrophie) : il s’agit d’un « dérèglement » de la douleur alors qu’il n’y a aucun problème sous jacent. Sa manifestation est indépendante du type de chirurgie et peut survenir même après une simple immobilisation ou un simple traumatisme. La main devient gonflée, douloureuse, et s’enraidit progressivement. L’évolution peut être très longue. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, raideur des doigts et /ou du poignet, parfois de l’épaule). Le traitement est difficile et fait appel à des produits spécifiques et à la rééducation
- Accident d’anesthésie : du plus simple au plus grave, y compris le décès.
Quelles sont les complications spécifiques aux ostéosynthèse de la main ?
- Atteinte d’une structure noble au voisinage : lors de l’abord chirurgical une lésion rare mais possible d’un élément noble comme un tendon, une artère ou un nerf est possible. Ce risque est possible mais rassurez vous il est très rare.
- Un déplacement secondaire : parfois il existe un déplacement secondaire du montage chirurgical pour plusieurs raisons : chocs ou chute involontaire, non-respect des consignes d’immobilisation ou tout simplement défaillance du moyen d’ostéosynthèse. Il se crée alors un trouble de l’enroulement qui conduit parfois selon la gêne à une reprise chirurgicale.
- Les cals vicieux ou consolidation en mauvaise position des métacarpiens sont fréquents, même s’ils peuvent être souvent bien tolérés aux quatrième ou cinquième métacarpiens. Ils entraînent une gêne fonctionnelle importante aux deuxième et au troisième métacarpiens. Le cal se manifeste alors d’une part par un accourcissement de la tête du métacarpien, d’autre part par une mal-rotation. Ceci a pour conséquence une diminution de la force de serrage et un déficit d’enroulement des doigts qui se manifeste par un chevauchement nettement invalidant dans les activités fonctionnelles de la main. Son traitement est fonction du délai d’observation de ce cal vicieux. S’il intervient dans une période inférieure à 4 à 6 semaines, il est nécessaire d’aborder le foyer de fracture : par des manœuvres douces, il faut démonter ce dernier et réaliser une ostéosynthèse stable afin d’obtenir une correction fracturaire anatomiquement parfaite. Celle-ci est seule garante d’une rééducation précoce qui ne péjorera pas le pronostic. Au-delà de cette période, le traitement est adapté en fonction du siège du cal vicieux.
La mal-rotation est corrigée par une ostéotomie de dérotation le plus souvent à distance du foyer de fracture, fixée par un montage stable (broche, plaque vissée, agrafe thermo-formable). Dans certains cas, une reprise directe dans le foyer de fracture avec correction de la rotation est possible, mais il faut tenir compte de l’accourcissement qui doit nécessiter une ostéotomie oblique permettant de le corriger. Nous insistons sur la nécessité d’un montage parfaitement stable afin de débuter tôt une rééducation.
- La pseudarthrose : la non consolidation de votre fracture dans un délai de 6 mois. Cette non consolidation conduit généralement à la reprise chirurgicale. Les pseudarthroses des métacarpiens des phalanges sont très rares, en particulier après les fractures fermées traitées orthopédiquement. Elles surviennent le plus souvent dans les fractures ouvertes où un diastasis a été malencontreusement pérennisé dans les choix d’ostéosynthèse. Elles peuvent survenir par une absence d’ostéosynthèse stable qui, en particulier aux métacarpiens, entretient le diastasis par une sollicitation excessive. Les pseudarthroses sont mal tolérées, elles se manifestent par des douleurs, des saillies des os directement visibles sous la peau. Elles nécessitent, en cas de pseudarthrose sur foyer fermé, une reprise du foyer fracturaire, avec réalisation d’une ostéosynthèse stable avec un apport osseux
- Cicatrice inesthétique : surtout au dos des doigts. Elle est prévenue au mieux par réalisation dans la mesure du possible d’un surjet intradermique.
- Douleurs cicatricielles : par inflammation ou irritation des branches cutanées nerveuses autour de la cicatrice et/ou par synovectomie articulaire. En général, ces problèmes disparaissent au bout de quelques semaines.