Spécialité du coude
FRACTURE DU COUDE
Vous allez être opéré d’une fracture du coude, mais qu’est-ce que c’est exactement le coude ?
Le coude est une structure anatomique formé par trois os :
l’humérus (l’os du bras),
le cubitus (ou Ulna un des deux os de l’avant-bras) et
le radius (le deuxième os de l’avant-bras).
Ainsi le coude est l’articulation de trois surfaces cartilagineuse appartenant à ces trois os.
Y a-t-il plusieurs types de fracture ?
Oui, on peut grossièrement les séparer en trois groupes :
- Les fractures de la partie basse de l’humérus, que l’on appelle la palette humérale.
- Les fractures du cubitus (ulna) qui concernent le plus souvent la partie qu’on appelle l’olécrane. C’est la partie que l’on sent quand on palpe la partie postérieure de son coude. C’est cette partie que l’on pose spontanément sur la table. Selon la hauteur du trait de fracture le traitement est diffèrent.
- Enfin, les fractures de tête radiale qui s’intéressent à la partie supérieure du radius. Elles peuvent revêtir plusieurs formes en fonction du trait de fracture, du nombre de fragment et du déplacement éventuellement de ces derniers.
Ces factures peuvent survenir indépendamment les unes des autres ou se coupler entre elles.
Les luxations (perte complète de contact entre deux surfaces articulaire) peuvent venir compliquer ces fractures.
Faut-il faire des examens ?
Oui c’est obligatoire ! Un bilan radiologique avec plusieurs incidences généralement perpendiculaires les unes aux autres est un minimum.
Le plus souvent, dans les formes complexes un scanner est réalisé.
Quels sont les traitements possibles ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser l’intervention chirurgicale n’est pas obligatoire !
Il faut discuter avec votre chirurgien de vos attentes et cela en fonction de votre niveau d’activité.
En réalisant une rééducation adaptée et régulière certaines fractures du coude, plus particulièrement celles de la tête radiale sont éligibles au traitement orthopédique ou fonctionnelle. L’absence d’acte chirurgical n’est pas un abandon thérapeutique. Par ailleurs une décision de traitement orthopédique n’exclue pas la possibilité en cas de déplacement de votre fracture d’avoir recours par la suite à la chirurgie.
Une information claire et objective doit vous être apportée lors de votre consultation sur l’ensemble des alternatives thérapeutiques possibles, la chirurgie n’étant ni la seule ni la meilleure en fonction des cas.
En quoi consiste l’intervention ?
Le traitement vise 3 objectifs :
- Réduire la fracture
- Fixer cette fracture pour
- Rééduquer précocement.
En fonction du type de fracture que vous présentez, votre chirurgien pourra mettre en œuvre tout un éventail thérapeutique en utilisant : des ancres, des broches, des fils métalliques, des vis libres, des vis canulées, des vis verrouillées dans une plaque, des plaques, des clous mais aussi des prothèses.
L’ensemble de ces outils thérapeutiques permet de s’adapter à chacune des fractures, optimisant l’atteinte de l’objectif final, celui de retrouver au mieux la fonction perdue.
Les photos du menu défilants vous présenteront la variété des montages qu’il est possible de rencontrer lors d’une ostéosynthèse de coude.
Quelles sont les suites opératoires ?
Une immobilisation en extension sur une gouttière plâtrée, est mise en place seulement en cas de pose de prothèse de coude. Celle-ci est alors maintenue pour une durée de 3 jours afin de permettre aux tissus de mieux cicatriser.
En général aucune immobilisation n’est à prévoir, seule une écharpe à visée antalgique peut être utilisée durant 15 à 21 jours.
La mobilisation active douce est autorisée à partir de 6 semaines, les mouvements actifs de la vie de tous les jours sont autorisés à partir de 3 mois seulement (c’est à dire à la période à partir de laquelle le tendon se refixe enfin à l’os).
La reprise des sports de contacts et le port de charges lourdes n’est à envisager qu’au 5ème ou 6ème mois.
Les pansements sont à refaire toutes les 48h. En principe, pour plus de commodités, des pansements résistants à l’eau vous sont prescrits, ils vous permettront ainsi de prendre une douche ou d’entreprendre une rééducation en balnéothérapie.
Plusieurs types de suture peuvent être employées : par agrafes, par fils non résorbable ou par surjet intradermique au fil résorbable. Le choix du type de sutures employés dépends de plusieurs facteurs: la qualité de la peau, la topographie de l’incisons, la présence d’un hématome ou d’un œdème, ces facteurs peuvent changer au cours de l’intervention.
Quelles sont les complications possibles ?
Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complication secondaire. Toute décision d’intervention doit être prise en connaissance de ces risques dont votre chirurgien vous aura tenu informé.
Complications communes à la chirurgie du membre supérieur
- Infection nosocomiale : elle est rare et se maîtrise aisément lorsque le diagnostic est précoce. La prise d’antibiotiques associés à une nouvelle intervention est parfois nécessaire
- Hématome : le diagnostic doit être précoce et la reprise chirurgicale est également parfois nécessaire. La mise en place fréquemment de glace en post opératoire quatre fois par jour limite sa survenue. Pour diminuer l’œdème pensez à bien surélever dès que possible votre main et ne pas la laissez pendre en permanence. Dans le bras l’hématome a tendance à glisser vers le bas et rendre tout le membre supérieur bleu
- Syndrome douloureux régional complexe SDRC (anciennement algodystrophie) : il s’agit d’un « dérèglement » de la douleur alors qu’il n’y a aucun problème sous-jacent. Sa manifestation est indépendante du type de chirurgie et peut survenir même après une simple immobilisation ou un simple traumatisme. La main devient gonflée, douloureuse, et s’enraidit progressivement. L’évolution peut être très longue. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, raideurs des doigts et /ou du poignet, parfois de l’épaule). Le traitement est difficile et fait appel à des produits spécifiques et à la rééducation
- Accident d’anesthésie : du plus simple au plus grave, y compris le décès.
Quelles sont les complications spécifique aux ostéosynthèses ?
- Un déplacement secondaire : parfois il existe un déplacement secondaire du montage chirurgical pour plusieurs raisons : chocs ou chute involontaire, non-respect des consignes d’immobilisation ou tout simplement défaillance du moyen d’ostéosynthèse. Il se crée alors un trouble de la mobilité qui conduit parfois selon la gêne à une reprise chirurgicale.
- Les cals vicieux ou consolidation en mauvaise position.
Son traitement est fonction du délai d’observation de ce cal vicieux. S’il intervient dans une période inférieure à 4 à 6 semaines, il est nécessaire d’aborder le foyer de fracture : par des manœuvres douces, il faut démonter ce dernier et réaliser une ostéosynthèse stable afin d’obtenir une correction fracturaire anatomiquement parfaite. Celle-ci est seule garante d’une rééducation précoce qui ne péjorera pas le pronostic. Au-delà de cette période, le traitement est adapté en fonction du siège du cal vicieux.
La mal-rotation est corrigée par une ostéotomie de dérotation le plus souvent à distance du foyer de fracture, fixée par un montage stable (broche, plaque vissée, agrafe thermo-formable). Dans certains cas, une reprise directe dans le foyer de fracture avec correction de la rotation est possible, mais il faut tenir compte de l’accourcissement qui doit nécessiter une ostéotomie oblique permettant de le corriger. Nous insistons sur la nécessité d’un montage parfaitement stable afin de débuter tôt une rééducation.
- La pseudarthrose : la non consolidation de votre fracture dans un délai de 6 mois. Cette non consolidation conduit généralement à la reprise chirurgicale. Elle survient le plus souvent dans les fractures ouvertes où un espace a été maintenu. Les pseudarthroses peuvent être bien toléré. Cependant quand elles sont mal tolérées, elles se manifestent par des douleurs, des saillies des os directement visibles sous la peau. Elles nécessitent, en cas de pseudarthrose sur foyer fermé, une reprise du foyer de fracture, avec réalisation d’une ostéosynthèse stable avec une greffe osseuse
- Une raideur articulaire : un coude opéré aura une récupération progressive des mobilités et notamment de la flexion qui peut être limitée dans les premiers temps.
- Une rupture tendineuse : le tendon du triceps est soigneusement réinséré quand ce dernier présente un tendon de qualité insuffisante il peut se re rompre. Cependant une rupture de la suture est rare mais possible à distance lors d’un faux mouvement généralement dans un délai inferieure à 3 mois. Il est important de bien respecter les consignes post opératoire.
- Calcifications dans la capsule et les muscles de voisinage : Elles peuvent apparaître secondairement et être source de raideur, voire même imposer une arthrolyse (libération chirurgicale de l’articulation).
- Douleurs résiduelles : le plus souvent résolutives en quelques mois. Ces douleurs peuvent être musculaires (réinsertion musculaire, contractures), tendineuses. Ces douleurs peuvent également être d’origine osseuse (au bras en cas de prothèse sans ciment).
- Atteinte d’une structure noble au voisinage : lors de l’abord chirurgical une lésion rare mais possible d’un élément noble comme un tendon, une artère ou un nerf est possible. Des rameaux sensitifs (voir certains à fonction motrice) peuvent être atteints. Ce risque est possible, mais rassurez-vous il est très rare. Parfois il s’agit seulement d’un trouble transitoire lié à l’écartement des structures pendant l’intervention ou encore seulement par la présence d’un hématome / œdème post opératoire.
- Douleurs cicatricielles : par inflammation ou irritation des branches cutanées nerveuses autour de la cicatrice et/ou par synovectomie articulaire. En général, ces problèmes disparaissent au bout de quelques semaines parfois quelques mois
- Cicatrice inesthétique : Elle est prévenue au mieux par réalisation dans la mesure du possible d’un surjet intradermique. Mais il est important de bien protéger sa cicatrice pendant un an du soleil avec de la crème solaire : « écran total » (indice > 50).
- Œdème et gonflement : les phénomènes de gonflements peuvent perdurer presque 6 mois, pouvant être parfois définitif quand il s’agit de cicatrisation de tissus sous-jacent.
Il est important de masser sa cicatrice de sorte à éviter les adhérences cutanées et sous cutané.
- Récidive et échec : Chaque pathologie a un risque de récidive et d’échec propre, ce risque a été clairement évoqué par votre chirurgien le Dr Sébastien EL-SAÏR avec vous lors de la consultation préopératoire. Le taux de récidive et d’échec, comme celui des complications, évoqués lors de la consultation préopératoire et celui observés dans la littérature récente et non celui de la propre expérience du Dr Sébastien EL-SAÏR.